dimanche 14 décembre 2008

Un Noël Murcien

Me voilà de retour après un mois de décembre sans article publié. Pour rattraper le coup voici les photos prises, avant les vacances, avec mon nouvel appareil photo qui a remplacé, larme à l'oeil, celui acheté, il y a déjà 3 ans maintenant à Dallas, en compagnie de Gwen. Ce dernier a donc rendu l'âme il y a quelques semaines après avoir eu une vie bien remplie dont tous les appareils photos ne peuvent se venter: USA, Mexique, Toulouse, Provence, Espagne et même la Normandie!(D'ailleurs je me demande si ce n'est pas là qu'il a attrapé mal). Vous pouvez envoyer vos messages de sympathie à son frère jumeau (apparemment pas très bien en point non plus) à l'adresse de Gwen and Family. Voici donc après ce petit hommage posthume un petit tour en photo, d'une ville espagnole en période de fêtes de la navidad.









Commençons par les fameux orangers d'Espagne. Il y en a partout à Murcia. Quand vous passez sous ces arbres aux allures de sapins de Noël couverts de boules oranges, l'odeur de leurs fruits juteux vous emplie les narines et vous donne l'impression de prendre un bain de jus d'orange. Ceux-là se trouvent sur la Plaza San Augustin qui se situe à l'ouest de Murcia et donne sur deux belles églises du 18ème siècle que vous pouvez entrapercevoir sur une des photos ci-dessus. Ce quartier très sympathique de Murcia m'a été recommandé, pour acheter des santons, par mon collègue de physique. Ce dernier tient, avec un autre collègue, un bar dans le centre de Murcia (Si, si, c'est possible d'être prof et barman, je vous en dirai plus à ce sujet dans un autre article). Ce quartier rassemble de nombreuses petites boutiques, boulangeries... et c'est là que se trouve la maison de l'artisanat murcien.












Si vous continuez à l'est, vous pouvez rejoindre, à pied, le centre historique de Murcia en une dizaine de minutes. La première photo de l'article, est prise sur la Plaza Santo Domingo qui est une des places principales du centre ville. C'est de cette place que partent la Calle Traperia menant à la charismatique cathédrale de Murcie et la Gran Via, longue avenue où s'étend, en son centre, l'incontournable marché de Noël. Ce dernier est réservé aux artisans de Murcie et on y trouve beaucoup de bonnes choses à manger, mais aussi des bijoux, des jouets et un nombre incommensurable de santonniers rivalisant de talent pour créer le plus adorable petit Jesus et les plus beaux Marie et Joseph de la région.









Mais le plus marrant à cette époque de l'année à Murcie, ce sont toutes les décorations de noël et les clichés qui les accompagnent, au milieu des palmiers et des couleurs chaudes des bâtisses espagnoles. Ci-dessus, vous pouvez admirer le musée de la ville habillé tout de jaune avec ses étoiles et ses cloches et l'Ayuntamiento (Mairie) ayant opté pour une couleur rose bonbon et des étoiles garnies de boules dorées. Vous en profiterez pour remarquer les magnifiques palmiers la bordant et les non moins splendides parterres de fleurs rouges vifs. La banderole "Agua para todos" que les plus hispanophones d'entre vous auront immédiatement traduite est accrochée à l'entrée de toutes les mairies des alentours et témoigne des problèmes que rencontre la région pour s'approvisionner en eau potable de bonne qualité.










Pour poursuivre avec les fioritures en tout genre, si certaines habitantes d'un coin perdu des Alpes de Haute-Provence peuvent se venter en mettant sur leur blog quelques minuscules stalactites de glaces pendus au plafond de leur balcon et bien ici nous avons des bonshommes de neige alors qu'il ne neige jamais! Qui dit mieux? Vous pouvez voir pointer, sur la photo de gauche, le haut de la tour de la fameuse cathédrale de Murcia que vous retrouvez dans toute sa splendeur sur la photo de droite. Son apparence est peu commune car la tour et la façade ne semblent pas appartenir au même ensemble!










En face de la cathédrale, à l'autre bout de la Plaza Cardenal Belluga s'élève l'Edificio Moneo. Bâtit par l'architecte Rafael Moneo (qui a aussi réalisé l'extension de la gare ferroviaire d'Atocha à Madrid) son style diffère radicalement du reste de la place. A ses côtés, vous trouverez l'un de mes bâtiments préférés: Le Palacio Episcopal. Avec son style rococo et ses murs vieux rose, il donne toute sa majesté à la grande place qui s'étend devant lui. Avec la cathédrale ce sont les monuments phares de la ville.










Pour le plaisir des yeux, je terminerai cet article avec de belles décorations de noël, car je sais que certaines lectrices de ce blog en sont fans. Alors voilà, pour elles, la devanture du grand magasin le plus célèbre d'Espagne: El Corte Ingles (Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un peu nos nouvelles galeries à nous) et les illuminations de la seconde Gran Via de Murcia.

Sur ces belles images, j'en profite pour souhaiter une merveilleuse année 2009 et tous mes voeux de bonheur à tous mes fidèles lecteurs et lectrices, ou comme on dit ici:

¡Feliz año nuevo 2009!

vendredi 28 novembre 2008

Ay, pena, penita, pena

Voilà une petite merveille que ma professeure nous a faite découvrir Jeudi en classe d'Espagnol. C'est le classique du flamenco par excellence et il n'existe pas un Espagnol qui ne connaisse pas cette chanson (dixit ma prof). La vidéo qui va suivre est tiré du film du même nom que la chanson et la chanteuse n'est autre que María Dolores Flores Ruiz, alias Lola Flores, chanteuse, danseuse et actrice espagnole des années 40 à 60.

Les paroles sont de Rafael de León y Antonio Quintero et la musique de Manuel Quiroga.

I
Si en el firmamento poder yo tuviera,
esta noche negra lo mismo que un pozo,
con un cuchillito de luna lunera,
cortaría los hierros de tu calabozo.

Si yo fuera reina de la luz del día,
del viento y del mar,
cordeles de esclava yo me ceñiría
por tu libertad.

Refrain
Ay, pena, penita, pena -pena-,
pena de mi corazón,
que me corre por las venas -pena-,
con la fuerza de un ciclón.

Es lo mismo que un nublado
de tiniebla y pedernal.
Es un potro desbocado
que no sabe dónde va.

Es un desierto de arena -pena-,
es mi gloria en un penal.
¡Ay, penal! ¡Ay, penal!
¡Ay, pena, penita, pena!

II
Yo no quiero flores, dinero, ni palmas,
quiero que me dejen llorar tus pesares,
y estar a tu vera, cariño del alma,
bebiéndome el llanto de tus soleares.

Me duelen los ojos de mirar sin verte,
reniego de mí,
que tienen la culpa de tu mala suerte
mis rosas de abril.

Refrain


C'est tellement beau qu'il n'y a pas besoin de traduction, vous avez tous compris!

samedi 22 novembre 2008

Le test de niveau en espagnol. Partie 3 sur 3!

Mardi soir, après un merveilleux week-end à Madrid, vous voilà de retour à Murcia. Vite vous allez voir si le résultat est tombé! Vérification des mails, rien! Déception, à laquelle vous vous étiez quelque part préparé! Tant pis, vous irez demain à l'Université afin d'en savoir plus long sur les résultats et peut-être connaître enfin votre groupe de niveau et vos horaires.

Mercredi, vous revoilà devant le guichet maintenant bien connu de tous. Ce que vous ressentez en voyant Miguel n'est pas vraiment descriptible. C'est comme une envie de meurtre mais en même temps un soulagement d'être tomber sur une tête connue et ne pas avoir à faire à un troisième protagoniste à qui vous devriez tout réexpliquer. Vous décidez donc d'effacer vos rancunes et de lui demandez vos résultats de la façon la plus courtoise possible. Déjà, à son premier regard vous sentez qu'il n'est au courant de rien mais vous avez l'avantage qu'il se souvienne vaguement de vous. Vous lui faites donc un résumé de votre soirée du vendredi précédent et lui expliquez que vous auriez dû avoir les résultats par mail mais que vous ne les avez pas! Un éclair illumine alors son regard. Il fouille dans un tas de papiers et en ressort votre examen qui, vous ne le croirez pas, est bien corrigé!!! Si, si! Les miracles existent. Ah, alors c'est quoi votre résultat?
« Intermedio uno».
Une petite explication s'impose. Sept niveaux composent les différentes classes de langue à l'Université deMurcia:
Inicial 1, Inicial 2, Intermedio 1, Intermedio 2, Avanzado 1, Avanzado 2, Superior.
Vous faites donc partie du troisième niveau sur sept! Après vous être demandé si celui qui vous a corrigé parlait espagnol, une autre question vous brûle les lèvres: Quels élèves ont-ils pu mettre en niveau Inicial 1. Ils ont du leur faire passer le test dans le noir, ou ils leurs ont attaché les mains derrière le dos et ils ont du faire les croix avec les pieds! Mystère. Finalement, pas peu fière d'avoir réussi le test haut la main et vous sentant tout d'un coup extrêmement douée pour les langues vous vous dites que ce serait l'occasion de vous inscrire en chinois et en grec ancien. Hélas les tests ayant déjà eu lieu, vous décidez de remettre cette idée au prochain semestre. Vous consultez les horaires de votre cours, et à cause d'un problème de compatibilité entre votre emploi du temps et les horaires du niveau Intermedio 1, on vous propose le niveau Intermedio 2. Finalement vous optez pour le cours Inicial 2, plus proche vous semble-t-il de votre niveau réel, malgré les mises en garde de Miguel qui a peur que vous vous ennuyez (quel dragueur celui-là!). A la rigueur il pourrait vous donner directement le diplôme prouvant votre bilinguisme! Trêve de plaisanterie, vous fournissez tous les documents nécessaires à votre inscription finale mais au moment de rentrer toutes les données dans l'ordinateur ce denier décide de ne plus fonctionner. Don Juan vous fait donc un document papier et vous propose de revenir le lendemain, jour de votre premier cours, pour finaliser l'inscription, ce que vous ne manquez pas de faire le jour suivant. Cette fois-ci c'est la jeune fille qui vous accueille et qui concrétise ce à quoi vous rêvez depuis des lustres: Être inscrite à l'Université de Murcia.

Votre certificat d'inscription entre les mains, vous suivez un long couloir, vous vous asseyez sur un banc, de jeunes gens vous rejoignent, un groupe d'étudiants sort de la salle à votre gauche pour permettre à votre groupe d'y rentrer. Vous vous placez au premier rang comme toute bonne élève qui se respecte. Le professeur est une jeune professeure à l'air très sympathique. Le niveau du cours vous permet de confirmer qu'en Intermedio 2 vous auriez été largué. Autour de vous des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Français, des Polonais, des Lituaniens, des Lettons, des Portugais, des Brésiliens... L'année s'annonce bien!

Épilogue

Ça fait maintenant un mois et demi que je vais en cours d'espagnol. L'ambiance est studieuse et très sympathique. Notre groupe a été partagé en deux car nous étions trop nombreux. Nous sommes donc un dizaine a venir quatre heures par semaine écouter patiemment Maria-Jose.
Cette semaine un nouveau a fait son apparition. Il est belge, parle l'espagnol mieux que moi et est issu du niveau Inicial 1. Comme il parle français nous avons pu un peu discuter. Il m'a expliqué qu'il avait changé de groupe car le niveau Inicial 1 était trop facile pour lui. Je lui ai demandé s'il avait passé le test de niveau. Ma question l'a surpris. Quel test? Il est arrivé en septembre en disant qu'il était débutant et on l'a mis dans le niveau Inicial 1 d'office!!!
Allez comprendre!

vendredi 14 novembre 2008

Le test de niveau en espagnol. Partie 2 sur 3!

C'est parti! Première question: Une phrase en espagnol (jusque là rien d'anormal me direz-vous), dont vous comprenez globalement le sens (là c'est louche), vous vous dites chouette c'est facile, puis des points de suspension et sur votre feuille réponse quatre mots:
a) periodicó
b) periódico
c) périodico
d) periodico
???...!!! S'ils croient vous décourager comme ça après toutes les épreuves par lesquelles vous êtes passé. Ils se mettent le doigt dans l'oeil. C'est connu, la première question c'est fait pour éliminer les moins persévérants. Bon, voyons la deuxième, c'est sans doute par ordre de difficulté décroissant.
Deuxième question: Toujours une phrase en espagnol, toujours des pointillés, cette fois-ci en milieu de phrase, puis toujours quatre réponses possibles:
a) acantilados
b) acantillados
c) accantilados
d) accantillados
Ils ont pris les questions de "Qui veut gagner des millions" ou quoi? Il doit bien y avoir une question, parmi les quatre-vingts qu'en comporte le questionnaire, à laquelle vous savez répondre. Vous tournez les pages, tiens bizarre on passe de la question 16 à la 33! Vous tournez les feuilles dans tous les sens, non, pas de question 17! Vous vous décidez à demander une explication à votre examinatrice. Celle-ci vous regarde avec étonnement:
« ¿Terminado?» Heu... Comment lui dire que vous en êtes encore à la question 3 mais que vous vous êtes aperçu qu'il manquait la moitié du sujet. C'est là où vous n'assurez pas. Vous auriez dû répondre que oui! Mais vous décidez de vous embarquer une fois de plus dans une explication sans fin. Panique à bord, des coups de fils sont passés dans toute l'Université pour retrouver le fameux professeur détenteur des fameuses questions manquantes. Tous les enseignants de langues de tous les pays du monde entier défilent dans le bureau mais celui d'espagnol demeure introuvable.

Après avoir attendu, sans succès, le retour du messie pendant un peu moins d'un quart d'heure, vous retournez à votre place afin de finir de répondre à la partie restante de votre sujet. Ce n'est pas grave, vous a-t-on dit, on ne corrigera que la partie que vous avez pu faire. Plus vous avancez dans les questions, plus vous êtes persuadé que c'est de la partie facile dont on vous a dépouillé. Vous déposez délicatement quelques croix par-ci par-là pour faire joli. Tiens, une question facile! Réfléchissons bien, il y a sûrement un piège. Pour quelques questions le choix de la réponse s'impose un peu à vous:
"Antes de comer, los niños se lavan..."
a) Mot que vous ne comprenez pas
b) Las manos
c) Mot que vous ne comprenez pas
d) Mot que vous ne comprenez pas
La réponse b) vous semble être le choix le plus raisonnable.
Question 50... Ah il n'y en a pas, 51 non plus, sans sourciller vous passez à la question 67. Tiens, il est rigolo ce mot, vous allez cocher celui-là. Croix après croix vous approchez de la dernière question. Tiens, les trois questions d'avant vous aviez coché la a), il faudrait que vous changiez un peu, vous allez cocher la d). Une petite dernière...Ça y est. Ouf! La fin du calvaire, vous allez enfin pouvoir rentrer chez vous. Vous rendez votre copie avec la fierté du travail accompli puis vous vous apprêtez à quitter les lieux tandis que le téléphone retentit. Celle qui est en passe de devenir votre pire cauchemar, répond, discute quelques minutes, puis raccroche. L'air enchantée, elle vous explique que la partie manquante des sujets se trouve dans un classeur posé sur une étagère de la salle dans laquelle vous venez de passer l'épreuve et qu'il suffit de le trouver. Vous reposez votre sac qui tout d'un coup semble peser dix tonnes, regardez autour de vous les dizaines et dizaines de classeurs trônant anarchiquement sur les planches fixées aux murs de la pièce, et sans bouger observez superwoman les ouvrir un par un. C'est alors qu'un d'entre eux, sur lequel est écrit "Prueba de nivel de español" vous interpelle. Ne souhaitant pas dormir ici vous le pointez du doigt en disant:« Aquel !?!». Gagné, à l'intérieur se trouvent les questions manquantes qui vont vous permettent de terminer cet examen de la plus haute importance. Retour à la case départ, votre copie vous est rendue et vous voilà fin prêt à répondre aux questions de 17 à 32 puis de 50 à 66. La fatigue se fait sentir, votre concentration n'est pas à son meilleur niveau, côté motivation ce n'est plus vraiment ça non plus et vous commencez à vous demander si vous aurez le temps de dormir un peu avant de partir pour Madrid. Bon allez, une croix là, une autre ici, les mots se mélangent dans votre tête, vite qu'on en finisse. Cette fois-ci vous avez répondu à tout, vous rendez votre copie pour la seconde fois afin de la soumettre à la correctrice en herbe qui se tient devant vous. Normalement les réponses sont dans le précieux classeur. Comme vous vous en doutez, elles ne s'y trouvent pas. N'étant jamais à cours d'idée, la patiente employée gribouille trois mots sur un Post-it qu'elle colle sur vos feuilles et vous explique que le professeur d'espagnol les corrigera plus tard et que vous aurez les résultats par mail la semaine suivante.

Pour information: les cours sont censés commencer le lundi suivant!!! Qu'importe votre voyage à Madrid portant votre retour sur Murcia au Mardi soir, vous ne voyez pas l'intérêt de soulever le problème. Vous remerciez donc ardemment celle qui s'est donnée tant de mal et vous dépêchez de déguerpir avant qu'une tuile ne vous oblige à passer la nuit sur place.

mardi 11 novembre 2008

Le test de niveau en espagnol. Partie 1 sur 3!

Oui, partie 1 sur 3, vous comprendrez vite pourquoi. Passer un test d'espagnol à l'université de Murcia ça se mérite.

Premier vendredi d'octobre, cours toute la journée, préparation des valises pour un départ vers Madrid dés le lendemain et à 18h le fameux test d'espagnol. Tranquille, pas de stress, on va y arriver. Vous voilà à l'université, devant le guichet de la dernière fois (voir article précédent) où une jeune fille a pris la place du garçon qui vous avez accueilli. Vous avez préparé votre phrase bien à l'avance pour expliquer que vous venez passer le test de niveau en espagnol. Bien sûr, la demoiselle vous répond que le test était ce matin! Au plus profond de vous, vous vous doutiez que l'on vous ferez la remarque. Pourquoi les choses ne se font-elles jamais simplement? Bon, c'est parti, il va falloir tout lui réexpliquer du début:
« La mañana trabajo, y un hombre me dice aqui a las seis! (bon c'est pas parfait mais ça devrait faire l'affaire).
— ¿Qué es el nombre del hombre?»
Son nom!!! Ben voyons, vous alliez aussi lui demander son numéro de téléphone et son adresse, on sait jamais sur un malentendu ça peut toujours marcher. Normalement d'ailleurs c'est lui qui était censé être là aujourd'hui!
« No lo sé! Miguel, Juan, Pablo, ça doit être un truc dans le genre et au pire on trouvera bien quelqu'un qui s'appelle comme ça dans les parages».
Vous expliquez alors que vous êtes enregistré dans l'ordinateur (Facile: "Estoy en el ordenador"). Miss monde vous demande donc votre nom et votre prénom. Elle rentre les données dans la machine miraculeuse mais hélas aucun miracle ne se produit. Et là, l'angoisse, flash-back, vous rappelez-vous bien de l'article précédent? La conversation tenue ici même quelques semaines auparavant vous revient à l'esprit. Les erreurs d'orthographe, les inversions entre nom et prénom et Miguel qui vous dit que ce n'est pas grave car ce n'est qu'une préinscription! Attendez que vous le revoyez celui-ci! Il va comprendre sa douleur. Toutes les possibilités sont testés, un S, deux S, un L, deux L, le prénom d'abord, le nom d'abord, le deuxième prénom à la place du nom, nada, nada, nada! Vous avez votre numéro de passeport? Le passeport! Bien sûr, vous l'avez, mais chez vous! Vous ne saviez pas que passer un test de niveau à l'université de Murcie équivalait à faire faire un Visa à l'ambassade des Etats-Unis. A la vue de votre visage dépité, la demoiselle se sent remplie d'un sentiment de profonde charité et décide de vous faire passer le test elle-même dans la petite salle juste derrière son comptoir. Ils veulent vraiment vous le faire passer ce test! Mais pourquoi ils ne vous mettent pas avec les débutants?

Après s'être occupée de quelques étudiants qui patientaient gentiment derrière vous, elle sort un magnétophone à cassette et vous installe à une table. C'est Vidéo Gag, c'est ça? Elle est où la caméra? On vous fait une blague! Elle va vous faire passer un test oral avec un magnétophone alors que vous parlez ensemble depuis des plombes et qu'elle voit très bien que vous ne comprenez rien. C'est un cauchemar, vous allez vous réveiller et tout ira bien. Vous vous pincez, non, bon, tant pis, reprenons nos esprits et prions pour que ce soit une chanson de Ricky Martin, Shakira ou les Gipsy Kings, puisque se sont à peu près vos seules références en matière d'espagnol. Vous en êtes à votre troisième Ave Maria, quand soudain, la chance étant quand même un peu avec vous (un peu, pas trop non plus, il ne faut rien exagérer) ou le ciel vous ayant entendu, le professeur qui a supervisé les tests le matin même arrive. Votre interlocutrice s'empresse de lui expliquer la situation et ce dernier lui propose de lui fournir le précieux questionnaire utilisé, dans la matinée, avec les autres étudiants. Il est tombé à pic lui, vous étiez au bord de l'évanouissement. Toute heureuse de vous montrer les fameux papiers, Maria-Carmen-Dolores vous explique qu'il faut répondre aux questions en cochant les petites cases sur le questionnaire réponse et surtout qu'il ne faut pas écrire sur le sujet car c'est l'original (Sans doute qu'elle n'a pas assez de budget pour vous faire un photocopie! On compatit, on sait ce que sont les quotas de photocopies dans l'éducation nationale). Puis elle retourne vaquer à ses occupations.

mercredi 5 novembre 2008

¿Habla español?

Comme vous le savez ou l'avez compris tout au long des premiers articles de ce blog, je suis arrivée à Murcia sans connaître la moindre base d'espagnol ou plus exactement de Castillan.

Alors comment fait-on pour s'en sortir dans ce cas là? En fait, toutes les solutions sont bonnes: Utilisation des mains, de l'anglais, de l'occitan et dans le pire des cas du français en espérant que notre interlocuteur ai eu droit à une initiation à la langue de Molière, à un moment donné de sa scolarité! Puis vous vous appercevez assez rapidement que tout cela ne suffit pas et que ce n'est pas en enseignant dans un lycée français et en côtoyant des collègues français que vous parviendrez, un jour, à lire Don Quichotte dans le texte. Ce met alors en place un véritable parcours du combattant pour accéder à un cours d'espagnol régulier et pas trop cher. Premières recherches sur la toile, comparaisons des prix, des horaires, repérage géographique des différents établissements, pour arriver à une seule et même conclusion: Il va falloir s'inscrire en espagnol langue étrangère à l'Université de Murcia.

Vous vous dites chouette, ça va me rappeler de bons souvenirs, les soirées étudiantes, les examens semestriels et puis je vais rencontrer plein de gens de différentes nationalités, non francophones et surtout NON PROFS! Mais le chemin pour y arriver est semé d'embûches. D'abord vous ne comprenez pas le formulaire à remplir sur le site Web de la faculté et c'est donc plein d'entrain et de motivation que vous partez en direction du centre ville pour parler de vive voix à un préposé aux inscriptions. Vous arrivez à garer votre voiture, non sans mal, à proximité de l'annexe réservée aux études de langues pour finalement trouver rideau baissé au bureau des préinscriptions. Le presqu'aimable concierge vous tance d'un « Mañana, de la nueve a la dos». Traduction: « Trops tard! Tu reviens demain entre 9h du matin et deux heures». Bien, bien, bien et pourquoi y-avait-il marqué 15h à 19h sur le site? Hein? Pourquoi? Non parce que, vous voyez, vous travaillez de 9h à 13h! Et il va falloir faire fissa si vous voulez avoir l'opportunité de rencontrer le fameux employé administratif chargé des inscriptions, sachant que la date limite pour se préinscrire est arrêté au lendemain 14h. Le jour suivant à 13h, vous vous dépêchez de lâcher les élèves, et normalement c'est à ce moment là que l'un d'entre eux a la question du siècle à poser, que le CPE veut vous parler de Joe L'embrouille dont vous êtes le professeur principal et que votre collègue de français vous attrape pour vous signaler que tel élève faisait son travail de maths pendant son cours! Vous réussissez tant bien que mal à remettre à plus tard ces discussions oh combien philosophiques et foncez vers l'université.

13h45, vous êtes devant le guichet de l'autre côté duquel vous regarde, éberlué, un charmant jeune homme qui ne comprend pas un mot de ce que vous lui racontez. Vous sortez le dictionnaire mais à ce moment là, le bellâtre vous demande si vous voulez vous inscrire pour des cours d'espagnol. Quelle perspicacité!!! Comment a-t-il pu deviner? Mystère! Vous acquiescez. Il vous déballe alors le baratin habituel que vous avez déjà lu sur internet concernant les horaires, les prix, etc. Vous dite Amen à tout ce qu'il vous raconte et il finit par vous demander votre nom et votre passeport. Les renseignements adéquats sont rentrés dans l'ordinateur avec les erreurs classiques d'orthographe et d'inversion entre nom, prénom, deuxième prénom, etc. Vous le faites remarquer à votre interlocuteur qui n'y accorde pas d'importance car, dit-il, ce n'est qu'une préinscription. Maintenant il ne vous reste plus qu'à venir passer le test de niveau le premier vendredi d'octobre dans la matinée! Hélas travail oblige, vous expliquez: « La mañana trabajo!» et malgré vos efforts pour lui faire comprendre que de toute façon vous ne comprenez rien à rien en Espagnol, que vous n'avez jamais fait d'espagnol, que le résultat du test sera proche du zéro absolu et qu'il sera plus productif de vous mettre directement avec les débutants, le gentil garçon vous assure que vous avez l'air de comprendre ce qu'il raconte et insiste pour vous faire passer le test. Il vous propose donc de venir le jour prévu mais à 18 heures.
Obligé d'accepter, vous marquez la date en rouge sur votre agenda et quittez les lieux, déjà angoissé à l'idée de la future épreuve et de la mauvaise note qui la suivra!

La photo du mur tagué a été prise près de l'Université de Murcia et j'ai trouvé d'actualité de la publier aujourd'hui!

mercredi 22 octobre 2008

Le Voisin

Sur mon palier se trouve une et une seule autre porte en plus de la mienne. Derrière cette porte habite mon voisin. J'avais déjà rencontré mon voisin une fois dans l'ascenseur, nous n'avions échangé aucune parole sauf un goodbye me sortant spontanément à la place d'un hasta luego au moment de se quitter (la preuve de mon bilinguisme en anglais, le sentiment inconscient de ne pas avoir affaire à un espagnol, ou tout simplement la confirmation d'un niveau zéro dans la langue de ce pays?). Et puis plus rien pendant longtemps; de temps en temps le bruit de la porte d'en face qui se ferme, les volets roulants de la terrasse qui s'ouvrent et les jours de beau temps des voix de conversations téléphoniques en espagnol arrivant jusqu'à ma terrasse et qui se voulaient être la preuve de son hispanité. Puis un jour, sur la porte d'en face, une affiche punaisée portant ces mots:
"Ich wünsche dir Herzlichen Glückwunsch zum Geburtstag, meine Liebe!"

En bon détective privé que je suis, j'ai pu déduire au moins cinq choses de cette pancarte imprimée de rouge:
Primo, il semblerais que mon voisin possède un ordinateur et une imprimante!
Deusio, il va bientôt y avoir un fête dans l'appartement d'en face!
Tercio, mon voisin aurait-il une liaison avec quelqu'un?
Quatro, j'ai quand même un doute quand à la nationalité espagnole de mon voisin!
Cinquio, je suis même prête à mettre ma main à couper qu'il est Allemand!

Je savais bien qu'il y avais un truc qui clochait. Bon, alors, oui, je sais, on va me dire que tous les espagnols ne sont pas bruns avec de la moustache, mais en même temps un blond aux yeux bleus vivant dans l'Altorreal a, statistiquement parlant, environ 5% de chance d'être espagnol! Donc si vous aviez eu à parier sur sa nationalité, à la lumière de ses quelques indices, je pense pouvoir affirmer que vous n'auriez pas choisi Espagnol (pour ma part j'étais partie sur un Suédois). Bref en tout cas, j'ai peu de chances de le voir sonner un jour à ma porte. Les jours ont repris leur cadence habituelle, les portes qui se ferment, quelques bruits de talons sur le palier, de très légers bruits de voix à travers le mur... jusqu'à ce soir!

Mais que s'est-il passé ce soir, vous vous demandez? Je dois avouer que j'aimerais beaucoup vous faire patienter. Je vous tiendrai bien en haleine jusqu'à un prochain article, mais la proximité des vacances (dans deux jours exactement) et mon retour sur Toulouse pour cette période,me suggèrent d'être raisonnable et de ne pas vous laissez vous tourmenter pendant une semaine. Sinon j'en connais certaines qui ne vont plus dormir et attendre devant leur ordinateur jour et nuit un indice salvateur. Je choisis donc de vous conter la petite histoire de la soirée.

Voici donc ce qui s'est passé ce soir:
Il est environ 20h15, je regarde les informations françaises sur France 2, histoire de ne pas être surprise à mon futur retour en France par les nombreux changements opérés par notre cher gouvernement adoré et notre merveilleux président durant mon absence (le cirage de pompe c'est pour ne pas me retrouver sur le fichier EDWIGE dans quelques années). Bruits de voix dans le couloir, normal, comme tous les soirs de la semaine les gens rentrent chez eux. Deux personnes semblent discuter sur le pas de la porte mais je n'y prête pas attention. Le temps passe quand je m'aperçois que les voix résonnent encore dans le couloir. La situation durant, la question se pose de savoir pourquoi les deux personnes ne rentrent pas dans l'appartement pour finir leur conversation. Ma curiosité prend le dessus; je décide de regarder discrètement à travers l'oeilleton la tête des deux locuteurs. Éclairés par la lumière jaunâtre du plafonnier ne tenant plus qu'à un fil, mon voisin et un autre homme causent comme si de rien n'était. Le sujet de la conversation m'échappe jusqu'à ce que mon voisin se penche sur sa porte avec un air interrogatif. J'émets alors la supposition que celui-ci ne peut pas rentrer chez lui et que son congénère a embrassé la carrière de serrurier. Ma curiosité satisfaite, je peux retourner voir la suite du reportage sur les élections américaines. Un certain temps s'écoule, quand soudain le bruit agressif et strident de ma sonnette retentit. Vite, c'est peut-être mon prince charmant qui vient d'un royaume lointain pour me déclarer sa flamme. Où est ma robe, mes pantoufles de vair? Du parfum, un peu de mascara, rouge à lèvre, un coup de brosse dans les cheveux, mes plus beaux bijoux, espérons qu'il ne se soit pas impatienté et qu'il ne soit pas reparti. J'ouvre le coeur battant à la chamade mais, ô rage, ô désespoir, que ne vois-je apparaître: mon voisin. La robe redevint polaire grise, les pantoufles tongs trop grandes et la coiffure genre sortie du lit.
« Hola!
— Hola!
— "Long monologue en espagnol incompréhensible".
— Si,si»
Le voisin, tient une carte bancaire, examine ma serrure et me fait quelques remarques auxquelles je réponds en souriant, puis décidant de sortir de mon rôle d'idiote ahurie je décide de lui demander s'il a besoin de quelque chose pour l'aider à ouvrir sa porte. Je tente la chose en espagnol mais aucun mot ne parvient jusqu'à mon cerveau. La tentative en allemand n'aura pas plus de succès. L'anglais prend alors le dessus et j'ose un:
« Do you need something, like a knife? »
Le voisin parle anglais et m'explique enfin ce qu'il est en train de faire. Il regarde à quel niveau de la porte se trouve la pêne (j'avoue, j'ai cherché le mot sur le net), afin de passer sa carte à travers la fente de la porte et permettre ainsi l'ouverture de cette dernière.
Quelques explications s'imposent pour le lecteur soucieux de comprendre que vous êtes:
Les portes des appartements n'ont pas de poignée à l'extérieur. Il est donc impossible de les ouvrir sans clef même si elles ne sont pas verrouillées.
Je laisse le cambrioleur amateur vaquer à ses occupations quand soudain un grand cri me ramène vers l'entrée. Mon voisin tout fou de joie va enfin pouvoir rentrer chez lui. Il me remercie et nous discutons cinq minutes sur le pas de porte. Suite à son étonnement d'entendre le journal télévisé en français, dans mon appartement, alors que lui ne peut pas le voir en allemand, je lui explique qu'il est possible de regarder la télévision sur Internet! Présentations faites, nous nous souhaitons un "good night" respectif et regagnons nos pénates.

A partir d'aujourd'hui, deux choses sont sûres:
-Si un jour j'oublie ma clef à l'intérieur de l'appartement (certains doivent d'ailleurs trouver bizarre que ça ne me soit pas encore arrivé) j'ai toujours la possibilité d'utiliser ma carte de crédit.
-Si mon voisin veut venir boire un coup chez moi, il n'aura pas besoin que je sois là pour lui ouvrir!

jeudi 16 octobre 2008

La Cucaracha

Appelée aussi cockroach en anglais ou tout simplement cafard, blatte ou cancrelat en français cet insecte a le malheureux désavantage de répugner toute personne qui le regarde.

L'histoire qui va suivre est tirée d'une histoire vraie. Les noms des personnes ont été modifiés afin de respecter leur anonymat.

Un jeudi matin d'octobre comme tant d'autres, cours de soutien, sept petits sixièmes boivent les paroles de leur professeur de mathématiques: Madame Entomophobe (enfin, en dehors de ceux qui tombent de leur chaise en se faisant mal au coude, ceux qui défont le bracelet brésilien de leur cheville et ceux qui se prennent pour Santana et font semblant de gratter les cordes de leur guitare invisible).
Juanita vient de passer au tableau et retourne s'asseoir à sa place, quand tout à coup, elle se met à hurler et sauter partout. Étonnement de ses camarades de classe et de son professeur.
« Que se passe-t-il Juanita? s'inquiète ce dernier.
— Una cucaracha, una cucaracha! »
Tous les élèves se lèvent pour voir le mystérieux animal.
Le professeur d'un ton autoritaire:
« Bon, tout le monde a déjà vu une cucaracha alors on se rassoit.
— Il faut la tuer, recommande Miguelito.
— Cet animal ne t'a rien fait, s'insurge le professeur, alors pourquoi veux-tu lui faire du mal?
— C'est pas la petite bête qui va manger la grosse, lance un autre élève, répétant, sans doute, ce que ses parents lui ont déjà dit cent fois. »
Le cours reprend.
« Est-ce qu'une frite de 0,08m de long ça existe? questionne le professeur.
— Non! répond Juanita.»
A ce moment là, Juanito soulève son énorme sac de terre et le pose sur ses genoux.
— Que fais-tu Juanito? demande le professeur.
— Ben, la cucaracha elle arrive le long du mur et elle va rentrer dans mon cartable.
— Pose le sur ta table, Juanito s'exécute. Alors, on continue, pourquoi ça n'existe pas Juanita?
— Parce que c'est trop grand pour une frite.»
Au fur et à mesure de la conversation le détestable animal s'avance sous le tableau, en longeant le mur. Le professeur slalome pour éviter de l'écraser, tout en essayant de ne pas hurler, de garder son calme et de poursuivre, le plus naturellement du monde, la discussion avec ses élèves. Tous les yeux sont fixés sur l'immonde créature qui continue sa progression vers le mur suivant.
« Combien fait 0,08m si tu convertis en cm, Juanito? poursuit le courageux professeur.»
...Lonnnnnnnnnnngue réflexion de Juanito.
Pendant ce temps, Miguelito passe sur la chaise située à sa droite. L'enseignante décide de ne pas relever et s'obstine à poursuivre la leçon.
« On va faire un tableau de conversion. Que mettez-vous après les mètres?
— Ha! Elle est dans mon cartable, s'écrit Miguelito vert de peur.
— Elle n'est pas dans ton cartable, elle est sous ton cartable. Il est pendu à la chaise ton cartable, elle ne va pas grimper dessus, dit le professeur commençant à perdre patience.»
Voyant Miguelito au bord de l'évanouissement, le professeur décide de prendre les choses en main.
« Bon je vais la mettre dehors et après on reprend l'exercice parce qu'on va pas y passer la journée sur cet exercice.»
Madame Entomophobe s'équipe alors d'une page de cahier, s'avance précautionneusement vers l'animal perturbateur et tente de faire subrepticement glisser sa feuille en dessous de l'insecte.
Ce dernier, ne le voyant pas du même oeil, fait demi-tour et refuse le voyage en tapis volant offert par l'enseignante. Après plusieurs essais infructueux, se refusant à écraser la pauvre bête malgré les cris stridents et les demandes pressantes de certains élèves, Madame Entomophobe choisi de donner sa chance à Pablito qui, depuis cinq minutes, raconte à ses camarades que lui il les attrape par les antennes!
« Bon, vas-y Pablito, montre nous comment tu fais, supplie le professeur »
Sous les yeux émerveillés et effrayés des sept spectateurs, Pablito attrape une antenne. Le cafard se débat, Pablito lâche prise, sursaut de la classe entière. Nouvelle tentative, ça y est, le monstre pend par une antenne entre l'index et le pouce du jeune héros. Bras tendu en avant, celui-ci se dirige vers la fenêtre, la foule s'écartant sur son passage comme par enchantement, et libère la fameuse cucaracha de son emprise.
« Madame, elle rampe sur le rebord, elle va rerentrer! prévient Pablito.
— Ferme la fenêtre, ferme la fenêtre, s'empresse d'ordonner le professeur à bout de nerf. »
Les élèves peuvent retourner à leur place, l'excitation du moment redescend et le professeur enchaîne:
« Donc après les mètres, nous avons...
— les décimètres, puis les centimètres continuent en coeur les élèves.
— Très bien, et donc quand je place 0,08 mètres dans le tableau, l'enseignante place les 3 chiffres dans les colonnes adéquates, on trouve combien de centimètres?
— 8 centimètres
— Et donc est-ce qu'elle existe cette frite? conclut le professeur en mimant avec ses doigts un espacement d'environ 8 centimètres.
— Oui !!!!!!!!!!! S'étonnent les sept travailleurs.»
Sur ce, la sonnerie retenti et libère les valeureux survivants de cette épopée fantastique.

Épilogue

Jamais l'activité sur la frite de 0,08 mètres de long ne m'avait pris autant de temps à l'expliquer. Et c'est dans ces moments là que l'on sort de classe en souriant et en se disant: il mettrait quoi dans son rapport l'inspecteur s'il était venu ce jour là?
"Bonne activité sur la frite, bien menée quoiqu'un peu longue! Professeur soucieux de la sauvegarde de ses élèves et de leur autonomie face aux épreuves de la vie"
Ben voilà, le boulot est fait, messieurs et mesdames les inspecteurs. Ce texte est libre de droit et vous pouvez vous en servir pour vos futurs retours d'inspection, si jamais ce cas là se présente à vous un jour!

mardi 14 octobre 2008

Un gran fin de semana en Madrid: Dimanche madrilène (Suite et Fin)

Après une longue pause réparatrice pour mes jambes, je choisis d'aller faire un tour du côté du Parque del Retiro où se concentre la plupart des musées de la ville. J'attrape le métro derrière le théâtre royal, station Opéra, et refait surface au niveau de la Banco de España (Rond point de Cibeles pour ceux qui ont une bonne mémoire). Je descends le Paseo del Prado, longue avenue coupée en deux par un trottoir arboré, sur lequel l'exposition temporaire d'un photographe espagnol distrait le promeneur. L'heure du repas étant bien avancée, je déniche un petit restaurant à Tapas, sur une place à proximité des musées, nommé La Plateria del Museo. Tous les plats exposés donnent envie mais impossible de leur faire correspondre les noms écrits sur la carte! J'opte alors pour un pan con tomate et aceite de oliva, accompagné d'un nom alléchant de jambon ibérique. Le tout s'avère délicieux et me redonne assez d'énergie pour poursuivre mon escapade.

Projetant de faire les musées plus tard dans la soirée afin de profiter un maximum de l'après-midi ensoleillée, je me dirige vers le Parque del Retiro plus à l'est. Je croise alors quelques joueurs de tennis tentant désespérément d'imiter leur Rafaël national et moult promeneurs, rollers et autres skaters déambulant le long des multiples allées sinueuses du parc. Une roseraie, toute faite de grâce, offre les quelques magnifiques spécimens floraux de fin de saison qui lui restent, aux yeux des passants. Je continue en direction du Palacio de Cristal, gigantesque verrière se reflétant dans l'eau d'un petit bassin où quelques canards distraient les badauds. Au loin, un bruit sourd de tambours, qui me rappelle les soirées étudiantes de Pech-David, capte mon attention et m'attire vers lui.

Le bruit s'intensifie au fur et à mesure de ma progression à l'ombre des chênes et des châtaigniers. Je passe une bute et s'affiche alors devant moi un spectacle tout à fait étonnant. Plusieurs dizaines de Christophe Colomb en herbe naviguent aux cotés de leur belle, dans de petites barques bleues, sur un bassin artificiel attifé de mille statues, sculptures, et autres ornementations. Sur les rives, de nombreux couples profitent de la chaleur de ce dimanche après-midi propice aux siestes en amoureux et aux minauderies. A côté, au centre de l'immense monument d'Alfonso XII, quatre percussionnistes africains présentent un spectacle de qualité aux jeunes étudiants en week-end, tandis que jongleurs, musiciens et autres artistes peaufinent leurs numéros sur les pelouses alentours. Je farniente un petit peu dans les parages avant de prendre le métro à Ibiza, qui me conduit après deux changements à la Estaciòn de Atocha.

Cette gare prisonnière du passé mais moderne à la fois, renferme un jardin tropical protégé par une splendide verrière, mettant en valeur ses murs de brique orangés et offrant ainsi un espace de détente exotique aux voyageurs en partance (qui ne doivent plus vouloir partir tellement le lieu est agréable). L'extérieur de la gare n'a rien à jalouser à l'intérieur. Quelques photos, puis je traverse la rue et trouve porte close au Centro de Arte Reina Sofia. Je m'active alors, à remonter le long du Real Jardin Botànico, pour ne pas arriver trop tard au Museo del Prado. Tickets en main, je rentre dans le bel édifice consacré à la peinture européenne du 12ème au 19ème siècle. La fatigue n'aidant pas, j'erre à travers les trop nombreuses galeries couvertes de représentations de telle ou telle tête couronnée, natures mortes, personnages bibliques et scènes mortuaires, sans vraiment m'attarder sur les détails des chefs d'oeuvres (Un exemple parlant de titre d'une toile: "Portrait d'un nain tenant un volume sur ses genoux" !!!). Pour donner un but à mes déambulations désordonnées, je cherche un ou deux titres connus de mon insignifiante culture artistique, sans succès. Une petite heure me suffira amplement pour me faire une idée de l'exposition mais dehors le soleil ne m'a pas attendu et le crépuscule a déjà assombri une partie de la ville.

S'en suit un long moment passé à dénicher un nouvel emplacement pour mon carrosse (fin de week-end oblige) et me voilà de retour à mon hôtel où m'attendent, patiemment pour manger, mes collègues venus des quatre coins de la péninsule: Valence, Alicante, Barcelone, Bilbao, Ibiza, Porto, Lisbonne (Que de noms qui font rêver!). Le repas est simple mais bon, les conversations tournent autour de l'enseignement et après un café à 2€50 nous décidons d'aller nous coucher, pour être apte, le lendemain, à suivre, avec attention, les discours de l'inspectrice générale à propos de "l'évaluation et la notation en second cycle: tradition et nouvelle contextualisation".

dimanche 12 octobre 2008

Un gran fin de semana en Madrid: Dimanche madrilène (Début)

En dépit de la rusticité de la chambre, le sommeil a été réparateur et le petit rayon de soleil filtrant à travers les rideaux m'offre un réveil en douceur, tout en m'annonçant une belle journée en perspective.
A ma sortie de l'immeuble, la lumière commence tout juste à réchauffer la rue encore endormie qui me mène jusqu'à la Gran Via. Un homme, encore grisé par l'alcool bu la veille, décide de m'accompagner. Tout en me racontant qu'il vient des Asturies, il me montre sa casquette et tente de capter mon attention en me parlant d'une vague course cycliste. Mon espagnol n'étant pas encore 100% opératoire le dimanche matin, je lui suggère d'aller trouver meilleure compagnie un peu plus loin. Arrivée à la Gran Via, la densité humaine se fait plus grande et oh! surprise! une course de vélocipèdes matinaux empêche les gens de traverser. Quelques photos pour Papa et je reprends ma route jusqu'à l'Hôtel Europa.

Lustres prétentieux et carrelage marbré, la différence de standing avec mon dortoir précédent est sans appel. Le portier monte ma valise dans une chambre cinq fois plus grande que la précédente et avec tout le confort en prime. Il ne me reste plus qu'à espérer que les repas soient du même acabit. En plus des qualités citées plus haut, l'établissement luxueux a l'avantage d'être située à côté de la Plaza del Sol, elle même épicentre de Madrid. Une page de mon guide me conseille fortement un café-boulangerie, au coin de la place déjà bondée de monde. Appelé La Mallorquina, cet établissement propose un nombre incroyable de pâtisseries en tout genre que l'on déguste accompagnées d'un café et d'un jus d'orange. Le plus difficile est de se frayer un chemin jusqu'au comptoir et de pouvoir s'accouder entre deux madrilènes taillant la bavette. Le ventre bien rempli et le sourire jusqu'aux oreilles, je quitte les lieux en me félicitant d'avoir suivi les recommandations de l'ouvrage hispanique.

Et maintenant, tant de photos et d'endroits multiplement étoilés décrits sur mon guide, par où commencer la visite? La Plaza Mayor est à quelques centaines de mètres, si je suis la calle du même nom. J'avance d'un pas motivé à travers la rue étroite bordée d'immeubles anciens aux couleurs chaudes. Je monte quelques marches et passe sous une porte-cochère, pour arriver sur l'immense esplanade, au centre de laquelle trône une statue de je ne sais quel valeureux cavalier. Tout autour de la place, un bâtiment, aux peintures rosées, orné de tourelles pointues, offre l'ombre de ses arcades aux numismates dominicaux et autres collectionneurs en tout genre. Un petit tour pour vérifier si certains d'entre eux n'auraient pas une vieille carte téléphonique à l'effigie de Miguel Indurain et je reprends mon chemin vers l'ouest.

Quelques minutes plus tard sur la Plaza de Armeria, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée émue pour Aurore. En face de moi, le magnifique Palais royal trône de toute sa majesté, ses pierres blanches étincelantes sous un ciel presque bleu marine. Une longue file de lecteurs de Voici, Gala, et autres magasines people, attendent patiemment leur tour pour visiter ce chef d'oeuvre du romantisme, en espérant secrètement voir apparaître un roi, une reine ou même un prince à l'une des centaines de fenêtres ornant le prestigieux édifice. Je me contente de quelques photos extérieures pour ramener une preuve à cette chère Aurore et pour lui permettre de crâner auprès de ses copines de lecture, en leur montrant qu'elle connaît quelqu'un qui a vu le palais en vrai!

Je m'aventure ensuite toujours vers l'ouest pour atteindre le pont de Segovia marqué d'une étoile sur mon guide. Les touristes se font de moins en moins nombreux et dans un fossé, au détour d'une rue, un sac à main jeté à la vas-vite parle de lui-même sur l'ambiance du quartier. Espacés de quelques dizaines de mètres, une demi-douzaine d'hommes pas tibulaires mais presque, attendent la venue d'on ne sait qui. Mon passage dans le coin semble les intriguer. Un, se trouvant en amont fait signe à un autre en aval. Ce dernier se dirige vers moi alors que j'essaye de ne pas céder à la panique. Avec soulagement, je comprends qu'il tente de me refourguer quelques marchandises pas trop légales que je refuse gentiment par soucis d'économie. Plus loin, sous le fameux pont, coule une rivière à moitié asséchée, qui ne m'invite pas à y tremper les pieds. Je décide donc de relier la station de métro la plus proche afin de retrouver un coin plus propice à l'activité touristique.

La rame, prise à la Puerta del Angel, me dépose à la Plaza de España. Je fais le tour d'un petit marché d'artisanat Amérique du sud, prend le portrait de moi-même devant la statue, envahie de photographes amateurs, de Don Quichotte et Sancho Panza et décide d'aller m'asseoir sur les bancs des jardins de Sabatini qui font dos au Palais royal. Lieu propice à la flânerie et à la lecture, je m'allonge sur un banc de pierre et en profite pour planifier la suite de ma journée.

Un gran fin de semana en Madrid: Arrivée à Madrid

L'arrivée sur Madrid a donc lieu en fin d'après-midi. Tout d'un coup la circulation automobile se fait plus dense. Les routes s'élargissent et les panneaux écrits en espagnol deviennent de plus en plus nombreux. Il va falloir être vigilante, si je ne veux pas passer la nuit à chercher mon auberge. Vu le peu de possibilités de m'arrêter pour consulter le plan, je suis, au feeling, les noms de panneaux qui semblent me dire quelque chose et fais confiance à mon sens inné de l'orientation. Mon entrée dans la ville se faisant au sud-est, j'en déduis qu'en suivant une direction nord-ouest je devrais, tôt ou tard, tomber nez à nez avec le centre ville!

Des immeubles et des monuments de plus en plus grands, hauts et beaux font leur apparition. Je sens que j'approche. Il faudrait que je me gare mais comment faire. Le flot incessant des voitures autour m'emporte comme un poisson dans l'eau d'un torrent. Impossible de m'arrêter. Je me décale sur la gauche, évite une voiture qui sort d'un parking et m'engage dans une petite ruelle bouchée. Parfait, vite un nom de rue, je vais pouvoir sortir la carte et regarder où je me trouve. Calle del Principe! Quel talent!!! Je suis à environ 200 mètres de la Plaza de la Puerta del Sol où se trouve mon deuxième hôtel pour dimanche soir. Sachant que l'auberge se trouve à environ 500 mètres de ce dernier, je pense que ceux qui disent que les femmes n'ont pas le sens de l'orientation peuvent déjà faire leur Mea culpa!

Repérage effectué, il reste toujours la question du garage de la Clio! Impossible de s'arrêter dans les rues, je décide donc d'un itinéraire à suivre pour aller au parking souterrain le plus proche. Je patiente calmement dans les embouteillages et arrivée au feu freinant le trafic, un policier m'indique de tourner à gauche. Bien sûr je souhaitais aller tout droit! Solution de secours, je vais refaire un tour de pâté de maison pour rejoindre le fameux parking. Je retombe sur une avenue déjà empruntée et décide de continuer jusqu'au rond point de la Plaza de Cibeles. Là je sais qu'en prenant à gauche, comme tout à l'heure, je vais pouvoir atteindre mon but. Arrivée au fameux giratoire, un autre gentil bonhomme en costume bleu me signale à coup de sifflet qu'il n'est plus possible de tourner à gauche! Il se moque de moi ou quoi, je viens de le faire il y a à peine une demi heure! Mais, en effet, sur le trottoir d'en face le tournage de je ne sais quelle publicité ou émission, dont deux jumelles tiennent les rôles principaux, empêche toute circulation. Me voilà embarquée sur une immense avenue, en train de m'éloigner dangereusement du centre ville. Impossible de faire demi-tour, l'angoisse m'envahie! Je vais me retrouver en dehors de la ville alors que j'étais à 500m de mon auberge! Tant pis, clignotant à droite, demi-tour en dehors des règles de l'art et quelques coups de klaxons madrilènes plus tard me revoilà sur le droit chemin.

Je vous passe les problèmes de sens unique et les voix de Taxis infranchissables pour vous dire que je ne fus garée qu'environ une heure et demi plus tard!
Valise à la main, me voilà engagée dans la Calle de Hortaleza. Pas besoin d'être né ici pour voir qu'il s'agit du quartier gai et en vogue de Madrid. De nombreux magasins de fringues originales, éclairent la rue de leurs couleurs chatoyantes. Le coin rassemble quelques restaurants bons marché et de nombreuses auberges de jeunesse. Mais la mienne se cache et reste introuvable. Je remonte la rue, la redescend, la remonte... Mais elle doit être là normalement la Calle Pérez Galdòs! Au final cette rue indiquée à droite sur mon plan s'avèrera être sur la gauche (Non, ce n'est pas moi qui ne sais pas lire un plan , c'est bien le plan qui était faux)!

Neuf heure du soir, je sonne à la porte de l'auberge. Haut parleur, difficulté de se faire comprendre et de comprendre mon interlocuteur, qui dans sa grande bonté, décide de m'ouvrir quand même, sans plus d'indications. Je pousse la lourde porte en bois et en face de moi se tient un vieil ascenseur comme dans "Le Père-Noël est une ordure". N'ayant aucune indication de l'étage à atteindre, je décide de prendre l'escalier. Arrivée au second étage, une porte entrouverte laisse apparaître un homme qui m'accueille en me disant que "el ascensor funciona"! Les questions administratives réglées et les règles de vie de l'établissement expliquées, mon hôte, ayant ouvert mon passeport à la page du VISA américain, me souhaite un bon séjour dans son meilleur anglais possible.

Ouf, me voilà dans ma chambre de 4 mètres carrée, encore plus petite que celles des tripodes de l'Université Paul Sabatier à Toulouse. Pas de temps à perdre, il faut aller bouger la voiture avant d'aller manger, si je ne veux pas payer plus cher que le mien son logement! Je décide de remonter vers le nord à la recherche de places gratuites pour ensuite prendre le métro. Comme c'est le week-end les parcmètres sont au repos. Place trouvée, je m'assure auprès d'un couple que je suis bien dans mon droit, ne voulant pas finir le séjour à chercher l'adresse de la fourrière. Le métro n'est pas loin et vers 11h j'arrive enfin à m'asseoir à la table d'un petit restaurant situé à 50 mètres de mon dortoir. Mes voisins de table, me voyant galérer avec mon dictionnaire, demandent à la serveuse de me donner un menu en anglais! La fin me tiraillant j'engloutis les plats à vitesse grand V, tout en observant les gens autour de moi. Toutes les possibilités de couples sont représentés. Le lieu est agréable et le repas plutôt bon. Il se fait tard et malgré l'ambiance festive à l'extérieur, je décide de ne pas m'attarder dehors pour la soirée afin de profiter d'un long dimanche le lendemain.

De retour dans la rue sombre de l'auberge, la clef ne veut pas ouvrir la porte d'entrée. Je dois sonner à l'interphone. On me répond de revenir le lendemain car tout est complet!!! Je tente de plaider mon cas à la personne de l'autre côté qui visiblement ne me comprends pas et ne veut pas m'ouvrir. Je m'acharne sur la porte et afin d'éviter de m'entendre tambouriner et gémir toute la nuit, on accepte de me laisser rentrer. Arrivée au deuxième étage j'explique: « — No es possible, la puerta con...» et je montre ma clef en faisant un mouvement de poignet de gauche à droite. On me répond que c'est normal car la clef n'ouvre pas la porte et que c'est le veilleur de nuit qui ouvre à tout le monde toute la nuit! Alors pourquoi m'a-t-on donné une clef pour la porte d'en bas? Et pourquoi ne voulait-il pas m'ouvrir? Ne voulant pas passer la nuit à essayer de comprendre l'incompréhensible, je laisse tomber et me couche dans mon lit glacé, exténuée par toutes les péripéties de la journée.

samedi 11 octobre 2008

Un gran fin de Semana en Madrid: Aranjuez

Quel bonheur d'arriver à vendredi soir et de savoir que je vais passer mes quatre prochaines journées à:
M-A-D-R-I-D!

Vendredi soir: Préparatifs pour le séjour. Recherche sur internet de l'emplacement de l'hôtel réservé par l'AEFE, de l'auberge de jeunesse réservée par mes soins et du Lycée français de Madrid (car accessoirement je pars là-bas pour faire un stage!). Un dernier petit passage sur le site du patrimoine mondial de l'UNESCO (au cas où quelques merveilles se cacheraient dans les alentours) et valise bouclée je m'endors en rêvant à la capitale espagnole.

Samedi matin: Détour par la FNAC. En effet arriver en voiture dans une ville de plus de trois millions d'habitants sans plan n'est peut-être pas une bonne idée. Je ressors du magasin avec un Atlas Michelin des routes d'Espagne au 1:400 000, un guide touristique de Madrid en espagnol et un livre/plan de Madrid de la même collection que celui de Laurent et Céline pour visiter New-York! Équipée de la sorte je prends la route sous un beau soleil d'octobre espagnol.

Je traverse tantôt d'immenses champs cultivés, tantôt des dunes de terre, arides, recouvertes de panneaux solaires; plus loin des champs entiers d'éoliennes et par-ci par-là une chapelle perdue dans le paysage. Sur le bord de la route je rencontre parfois une immense silhouette de taureau noire qui semble clamer haut et fort "Sí, aquí es España".

Après quelques heures de route dans ce paysage si proche de celui des westerns, l'appel du ventre me fait m'arrêter dans un restaurant routier sympathique. Malgré quelques difficultés à lire la carte, mon choix s'arrête sur quelques brochettes annoncées comme une spécialité de la maison. Bon choix qui me permet de reprendre la route assez rapidement. Sans pouvoir échapper à quelques déviations, histoire de me faire perdre du temps, j'arrive à rejoindre mon premier point de chute du voyage, situé à environ une heure au sud de Madrid: Aranjuez.

Voisine et donc dans l'ombre de la belle Tolède, Aranjuez n'en est pas moins qu'une petite ville de conte de fée. Vu le peu de temps que j'ai pour la visiter (par peur d'arriver trop tard à l'auberge de jeunesse de Madrid) je vais à l'essentiel: Iglesia de san antonio, Casa del Labrador et bien sûr Palacio Real. C'est en parcourant les allées des jardins de la ville que l'on comprends qu'un concerto lui soit dédié. Tout n'est que calme et volupté. De multiples fontaines de toute beauté donnent une note de fraîcheur à chaque intersection des multiples allées de ce labyrinthe de verdure.

A proximité, un édifice cerclé de longues arcades baignées par les rayons du soleil enferme une cour tapissée de lavandes et de roses. La promenade est magique et en quittant ces lieux je me promet d'y revenir un jour pour en profiter plus longuement.

vendredi 3 octobre 2008

Un dimanche au bord de la mer (2nde Partie)

Nous voilà donc en train de remonter par l'ouest, le long de la Mar Menor. Les noms des villes sur les panneaux sentent bon le fond de l'Espagne: Los Alcazares, San Javier, San Pedro... Le but cette fois, est d'aller voir le bout de La Manga mais en arrivant par le nord. Nous passons San Pedro del Pinatar pour arriver sur la Calle Del Puerto. Dans les marécages qui longent le chemin, des flamants roses festoient sous les rayons de cette belle fin d'après midi ensoleillée. Comme son nom l'indique la route nous mène jusqu'au port où elle s'arrête pour laisser place au parc régional de las Salinas.

Nous laissons la voiture pour explorer les alentours à pied. Quelques pêcheurs taquinent la friture sur le parapet du port tandis que la plage s'allongeant en direction de La Manga est quasiment déserte. Plantés dans le sable, quelques vieux panneaux délavés tentent d'informer le visiteur qu'il se trouve à l'entrée d'une réserve naturelle. A notre droite un restaurant laisse partir ses dernier clients de la journée. Alors que nous le contournons, la luminosité se fait plus grande. De l'autre côté, le soleil se reflète sur de larges dunes blanches et grises. Voilà la raison du pourquoi de "Las Salinas". Il est là le fameux sel que je n'ai pas su trouver dans mon Mercadona et à la place duquel j'ai pris du Bicarbonato Sodicò (A ne pas essayer sur la viande, car ce n'est pas bon)!

Maintenant, il serait temps d'acheter quelques cartes postales et de plonger quelques doigts de pied dans l'eau avant que l'astre du jour ne se fasse la malle. Après quelques photos à contre jour, pour le blog, nous rebroussons chemin et nous arrêtons sur les plages de San Pedro del Pinatar. San Pedro est une petite station balnéaire, idéale pour le troisième âge. Une longue promenade, jonchée de palmier, part du coeur de la ville et longe la Mar Menor à l'est. De chaque côté de petits escaliers en bois permettent aux fans de Fort Boyard d'aller s'affronter dans la boue dotée de toutes les vertus. Certains en remplissent des fonds de bouteilles pour se les verser dessus alors que d'autres en ramènent des sauts entiers chez eux. Ne souhaitant pas salir mon beau maillot turquoise, nous optons pour une marche pieds nus sur la plage de sable côté ouest. Les vaguelettes qui viennent mourir sur nos orteils ne nous font même pas frissonner tellement la température de l'eau est idéale. Un rare magasin de bric-à-brac expose quelques cartes postales désuètes, du genre danseuse de flamenco avec relief en tissu incrusté dans la photo. Notre choix se porte sur une vue aérienne de la Mar menor, quelques baigneurs couverts de boue et une représentation imagée des principaux lieux touristiques de la Murcie, en se demandant si on les enverra un jour où si elles ornerons à jamais nos albums souvenirs!

mardi 30 septembre 2008

Un dimanche au bord de la mer (1ère Partie)

Première sortie dans les alentours de Murcie. Tant que le soleil est là profitons-en pour aller faire un tour du côté du bassin méditerranéen.

« Vous venez avec moi? »

Serviette de plage, maillot de bain et appareil photo dans le joli sac rouge "Protect the earth" offert par Claire et nous voilà partis, plein Sud, sur l'Autovia de Murcia (A-30) direction Cartagena. A la sortie de Murcia, les panneaux jaunes aux écritures arabes nous plongent dans l'univers de l'Afrique du nord qui n'est finalement qu'à 200Km à vol d'oiseau. Celà me fait penser au Texas où l'anglais et l'espagnol se côtoient presque partout du fait de la frontière mexicaine à proximité.

Aux abords de Cartagena, nous dévions à l'est, vers Cabo de Palos. Peu à peu, la mer s'approche à notre gauche et c'est après une heure de route environ que nous voyons apparaître cette bizarrerie de la nature appelé La Manga. Ce long bras de terre, qui sépare la Mer Méditerranée de la Mar Menor, est si fin qu'une fois engagés dessus nous pouvons voir les deux mers à la fois. Hélas ce qui aurait pu être classé au patrimoine mondial de l'Unesco est devenu le temple de ce que j'ai pu voir de plus horrible en matière d'architecture (A égalité avec Benidorm pour les connaisseurs).

Nous suivons la longue avenue principale de ce bras couvert d'immeubles. Après avoir passé un pont basculant et évité un chat déjà écrasé, notre route s'arrête sur une plage classée réserve naturelle où quelques rares baigneurs et oiseaux cherchent les coins encore propres où se poser. A l'ouest, sur la Mar Menor nous distinguons quelques yachts et au loin les avions en approche de l'aéroport de San Javier. Au nord, le Parc régional de las Salinas y Arenales de San Pedro del Pinatar n'est éloigné que d'une petite dizaine de kilomètres. Mais, nous devrons contourner la Mar Menor et parcourir sept fois plus de distance pour l'atteindre. En effet, une étroite bande de sable et d'eau nous empêche de rejoindre l'autre rive et nous oblige à faire demi-tour.

To be continued...