vendredi 8 mai 2009

Caballos del vino

Vendredi 1er mai c'était férié, comme en France! J'en ai profité pour aller à Caravaca de la Cuz, charmante petite bourgade à une heure de Murcia. C'est que, j'avais lu sur mon guide du routard que la première semaine de mai il s'y passe des choses. Encore une fête bizarre me direz-vous. Et oui on ne peut rien vous cacher. Avant que vous ne regardiez le petit montage vidéo que j'ai mis ci-dessous je vais quand même vous faire un petit topo sur ce qu'il se passe ce week-end là (en fait cette semaine là puisque la fête commence avant et fini après).

Déjà le vendredi en début d'après midi, quand je suis arrivée, il y avait beaucoup de monde dans les bars à tapas et les restaurants. La grand via était bien-sûr fermée à la circulation et d'immenses estrades étaient montées sur ses trottoirs. Le défilé (oui encore un défilé) n'a commencé qu'à 17h. Entre temps j'ai eu droit à un bon orage et j'ai du aller m'abriter sous le porche d'une banque où figurez-vous je n'étais pas seule. Me côtoyaient: un orchestre de bandas, dont la musique sert de fond à ma vidéo (spéciale dédicace à Aurore), un groupe de jeunes participants à la fête, arborant tous le même tee-shirt (signe de leur soutien à l'un des chevaux qui allaient défiler plus tard) et buvant jusqu'à plus soif un breuvage douteux. La pluie cessa une bonne demi-heure après et le spectacle pu commencer.

Les chevaux ainsi que leurs maîtres se rassemblent sur une place pour ensuite en rejoindre une autre plus haut dans la ville. Ils empruntent un parcours bien défini où s'entassent plusieurs milliers de gens. Chaque animal est suivi de tout son lot de bandas et autres jeunes ou moins jeunes faisant partie du club, qui chantent, boivent, dansent, crient... On retrouve par-ci par-là les marchands ambulants rencontrés lors de la fête de la sardine à Murcia. Le soleil commençant à chauffer l'estrade où je me trouve, je décide de m'immiscer dans la foule pour visiter les endroits empruntés par le cortège. Passé l'arche de la mairie, où se trouvent tous les magasins de souvenirs, nous nous enfonçons dans les petites rues sinueuses de la ville.

L'engorgement généré oblige chaque cheval à s'arrêter quelques mètres avant une longue rue en pente. En haut se trouvent l'arrivée du défilé et le jury, qui à la fin de la journée récompensera le plus beau cheval de l'année. Orchestre et chevaux bloqués je décide de suivre les plus pressés et de commencer l'ascension de la petite artère. A mi-chemin entre le bas et le haut, les gens autour de moi se mettent à crier : «Caballos, caballos». Les espagnols les plus agiles grimpent sur les fenêtres munies de grilles de fer, les moins chanceux se collent contre les murs, devant moi, une fille, complètement saoule, hurle de peur parce qu'elle n'a pas pu monter sur une fenêtre. Je me colle au mur en me demandant se qu'il va bien pouvoir m'arriver. Arrive alors au galop un magnifique cheval qui passe à moins de 50cm de mon visage. Tout le monde applaudie et, sains et saufs, nous reprenons notre marche.

Sur la place finale, se tient une foule énorme qui admire le tour d'honneur de chaque cheval autour d'une statue représentant une de ces fières montures. Le soir même seront déclarés les vainqueurs et remise la coupe sur cette même place. Entre temps j'aurais flâné le long des ruelles aux maisons colorées, photographié les arènes (voir première photo du billet) et bien-sûr dépensé mon argent dans quelques boutiques souvenir. L'objet le plus convoité, par les touristes mais aussi les autochtones, étant la fameuse croix de Cravaca de la cruz dont la particularité est qu'elle possède deux branches horizontales au même titre que la croix de Lorraine (vous pouvez en voir une sur la 2ème photo).

Maintenant, je vous laisse apprécier la vidéo de cette folle journée:


Le lendemain, un nouveau défilé a lieu. Hélas, je n'ai pu y assister pour cause de match de volley-ball inter établissements.
Une espagnole avec qui j'ai pu un peu bavarder m'a dit que c'était très beau car les chevaux sont habillés de robes brodées. J'ai quand même pu apprécier les merveilleux ouvrages exposés pour l'occasion dans une église de la ville. Les ensembles doivent être encore plus beaux quand ils sont mis en valeur sur l'animal. Les dessins reprennent des scènes de la vie réelle présente ou passée. Du grand art!

dimanche 26 avril 2009

Elche

Photo n°1 du grand jeu concourt intitulé "Vacances de février", voici Elche, un patrimoine mondial de l'humanité à, à peine, 30 minutes de Murcia. Que diriez-vous de faire un petit tour dans une ville où sont plantés pas moins de 200 000 palmiers?
J'ai eu la chance d'aller deux fois à Elche durant ces vacances. Une fois avec mes parents et la deuxième fois avec Dawn et Vir. Tout ce petit monde était venu chercher en Murcie le soleil qu'il n'avait pas en France. La première visite se fit de jour et la deuxième tardivement après une après-midi à Alicante.

Le voyage vaut le détour. Vous pouvez passer plusieurs heures à vous balader au milieu d'une véritable forêt de palmiers. Tout est construit au milieu des palmiers, du terrain de basket, jusqu'aux églises, en passant par les écoles et autres édifices de la ville. De magnifiques jardins comme El Huerto del Cura (Le verger du curé) vous permettent d'admirer toutes sortes de cactus, de fleurs, de fruits, carpes, paons, fontaines... L'endroit est féerique.

Si vous aimez ça, vous pouvez goûter aux dates produites par ces palmiers. Ce fruit savoureux semble être à l'origine de la culture intense de ces plantes (oui, j'ai appris que le palmier n'était pas un arbre!). Et si la dégustation des dattes ne vous suffit pas, je connais une bonne petite chocolaterie, Avinguda del païs Valencià, où l'on peut tremper de succulents churros dans un délicieux chocolat chaud façon espagnole. Un vrai bonheur! Si vous êtes un peu curieux, cachées dans un petit local de la ville, vous pourrez apercevoir quelques dames en train de tresser les feuilles de palmiers pour confectionner toutes sortes d'objets artisanaux.

Pour finir, surtout ne loupez pas la visite de la Basilique Sainte Marie! Non pas pour l'église en elle-même, mais surtout pour la vue sur la ville, qu'elle offre du haut de son clocher. Où que votre regard se pose, il y a des palmiers. Si, en plus, vous avez la chance d'avoir le soleil pour faire briller les coupoles recouvertes de céramique colorées de la ville, alors vous serez comblés.












En ce qui me concerne je compte bien y retourner d'ici peu de temps car les musées que propose la ville semblent très interessants. Alors, avis aux amateurs?

samedi 25 avril 2009

El entierro de la sardina

Après un petit passage d'un peu moins de deux semaines à Toulouse me revoici en direct de Murcia! Je suis revenue exprès deux jours plus tôt que d'habitude afin de pouvoir vous faire découvrir ce qui va suivre, j'ai nommé:
"El entierro de la sardina"
qui dans sa version française donne "l'enterrement de la sardine". N'ayez crainte, aucun de mes amis ne s'appelait Sardine et ce qui va suivre est plus proche du carnaval de Rio que d'une célébration funèbre. Samedi 18 avril, le lendemain de mon retour en train (qu'il faudra que je vous raconte d'ailleurs), me voilà partie, vers les 8h du soir, en direction du centre de Murcie sans vraiment savoir ce que j'allais y trouver. J'avais vaguement assisté pendant les vacances de Février, en compagnie de mes deux chères-ex-collègues de château-Arnoux, Dawn et Vir, à un enterrement de la sardine du côté de Tolède. Je m'attendais donc à quelque chose dans le même acabit, c'est à dire un petit défilé sympathique de quelques personnes déguisées et hautes en couleur suivi d'un faux enterrement ou les gens font semblant de pleurer et ou ça sens la sardine grillée à des kilomètres à la ronde!

Mais comme on peut le lire sur le site de l'office de tourisme de Murcie, les fêtes de printemps, qui durent donc pendant toutes les vacances de Pâques (Oui, ils aiment bien les fêtes qui durent ici), à Murcie, sont déclarées d'intérêt touristiques INTERNATIONAL! J'aurais donc du me douter que l'évènement serait d'une tout autre dimension. J'arrive à me garer assez facilement du côté de l'université où je prends mes cours d'espagnol! Bizarre, il ne doit pas y avoir tant de monde que ça en ville. Puis, le parcours du défilé en main, je me dirige à pied vers la plaza Juan XXXIII où la procession doit prendre fin. Quel ne fût pas mon étonnement, en approchant de la place, de ne voir aucune voiture circulant! ¿Que passa?

En fait tout le centre de la ville est bouclé par des barrières et devant moi s'étendent à l'infini des chaises en bois, les unes à côté des autres, le long de la longue avenue menant à la Plaza Circular! Pour le moment pas grand monde. C'est vrai qu'il n'est que 8h30 et que le défilé commence à 9h à l'autre bout de la ville. Pourtant quelques familles se réservent déjà précautionneusement quelques places assises. Je décide de pousser plus loin mon exploration tout en suivant, à l'envers, le parcours emprunté par le fameux cortège. Mon plan ne me sert pas à grand chose. Il me suffit de suivre les milliers de chaises balisant le parcours.

Je passe la Plaza Circular, où de nombreuses baraques à chourros et autres douceurs espagnoles me font frémir les narines, pour m'enfoncer un peu plus dans la ville. Sur l'Avenida de la Constitución la foule entassée est impressionnante. D'ici, de là, des estrades en fer ont remplacé les frêles chaises en bois. Je continue plus en avant.

Les marchands ambulants, poussant leurs carriole, tentent de se frayer un passage à travers la foule. Je suis abasourdie. Un vacarme incessant rempli le fond de l'air printanier. Je sors mon portable pour faire entendre cette folie à Isa si loin de tout ça à Toulouse. Les gens rigolent, mangent, boivent... Un garçon passe avec une barbapapa dans la main. Je cherche du regard l'endroit où je pourrai moi aussi m'en offrir une. La friandise cotonneuse en main, je décide de retourner à mon point de départ afin de me trouver un endroit propice à l'attente du défilé.

Au passage de la Plaza Circular, je ne peux pas résister à goûter aux fameux buñuelos dont on m'a dit tant de bien, puis revenue à la Ronda Levante, je décide de m'asseoir à côté d'une petite famille espagnole avec poussette et enfants à la clef. Il est maintenant aux alentours de 9h30, combien de temps encore avant l'arrivée des protagonistes? Le programme déniché sur internet annonce une fin vers 1h du matin. Étant placée un peu avant l'arrivée, j'espère au fond de moi ne pas avoir à attendre encore 3h! Le temps passe, au son des pétards jeté par quelques gamins excités, pendant que j'observe, amusée, la patience de mon voisin, père d'une famille de trois filles, dont une passe son temps à crier papa, papa!

Les vendeurs ambulants se pressent de plus en plus, stoppent de temps en temps à l'appel d'un acheteur ou tout simplement à cause de la fatigue accumulée à pousser leur chariot, chargé à bloc, depuis plusieurs heures. Une voiture passe! 10h30, des gens en patin à roulette font leur apparition. Tout d'un coup ils se mettent à jeter des mini-peluches au enfants. Les spectateurs accourent vers eux pour avoir la leur. On se croirait au tour de France. Le camion publicitaire IKEA passe suivie à la trace par tous ceux qui n'ont pas réussi à avoir leur peluche. Une camionnette envoie quasiment sur mes genoux un bob Gaz Natural! C'est toujours ça de gagné, même si à cette heure avancée de la soirée je n'en vois pas de suite l'utilité.

Derrière ce petit amuse gueule (oui parce que vous verrez ça ce n'est que le début du début!) d'autre patineurs offrent des sacs en plastique, qui ont dix fois la taille de ceux de nos grandes surfaces, à tout le monde. Même les adultes accourent pour avoir leur sac plastique. Je rigole tranquillement assise sur ma chaise. Une patineuse, qui ne doit pas comprendre pourquoi je ne tends pas mes bras pour avoir un merveilleux sac plastique estampillé Caja Murcia, me force à en prendre un!!! De plus en plus bizarre cette fête! Pour avoir l'air moins bête avec mon sac vide et mon bob sur la tête, je décide de mettre ce dernier à l'intérieur du premier.

Puis fini les cadeaux! Mince alors, ça valait bien la peine de me donner un si grand sac si s'était juste pour y mettre un affreux bob bleu marine! Quelques voitures anciennes passent suivies de celles de la police locale. Des gars, avec des têtes de videurs de boite, arrivent devant nos chaises puis se mettent à vendre des tickets que tout le monde s'empresse d'acheter. Pensant avoir à faire à une tombola, je les laisse repartir et demande alors à mon voisin pourquoi il a acheté les billets: «Es para la silla» me répond-il. Oups! «¿No ha pagado?» Ben, non, je ne savais pas qu'il fallait payer la place!

C'est alors que commencèrent les défilés de chars en tout genre, orchestres, majorettes, diables, danseuses de carnaval avec plumes (que mon voisin n'arrête pas de vouloir photographier), géants en échasse, personnages au chapeau pointu (typiques de cette fête), peluches vivantes géantes, dragon chinois, dinosaures taille réelle, manèges roulants, vélos excentriques... et j'en oublie encore sûrement.

Le char portant la sardine clôture alors ce long défilé qui aura duré plus d'une heure. Les gens commencent à se lever de leurs chaises. Il n'est que 11h30. Pour un évènement censé se finir à 1h, ça me semble un peu tôt! Au loin un attroupement se forme. Tiens, un tracteur tirant une remorque se fret un chemin parmi la foule. Les gens autour de moi se pressent vers le camion. Que se passe-t-il? Des ballons de football volent du camion vers les spectateurs. Je commence à comprendre. Les gens ne se sont pas levés parce que c'était fini! Ils se sont levés parce que la fête ne fait que commencer! Le tracteur arrive à ma hauteur. Tout le monde est debout. Une demi douzaine d'homme sur la remorque piochent dans de grands sacs les objets qu'ils lancent ensuite au public. Je nage en plein délire.

De chaque côté de la remorque six autres garçons, flanqués de torches enflammées, tiennent la foule à distance des roues du cortège. Je n'ose plus bouger. La foule s'entasse. J'essaye de tendre les bras dans l'espoir de récolter un beau ballon de football pour Rafa, sans vraiment trop y croire vu la taille et la carrure des espagnols en délire autour de moi. Rien! Tant pis. Quelques secondes après un autre camion suit. Comme j'aimerais l'avoir ce beau ballon avec une sardine et "Entierro de la sardina" dessinés dessus. Je n'ose me confronter aux brutes qui m'encerclent. Mais voilà qu'un ballon tombe tout cuit à mes pieds! Il s'agirait de ne pas me le faire chipper. Je m'accroupi. OUiiiiiiiiiiii! Il est pour moi. Il part rejoindre son ami bob dans le sac de ma banque espagnole préférée. L'excitation du moment prend le dessus. Il y a tellement de cadeaux qui volent dans les airs que ça donne envie de les attraper. Je tente une avancé dans le gros de la foule. Impossible de rester sur place. Je suis bousculée, jetée par terre, je me relève, je suis emporté avec le char au milieu des espagnols en furie. Trois poupées imitation Barbie arrivent dans mes mains, plus tard un chat qui marche et qui miaule rejoint mon butin. Ce delirium va durer jusqu'à minuit et demi. Mon sac, que j'avais trouvé d'abord inutile, va se remplir en moins d'une heure de divers objets aussi inutiles que bizarres, tous made in China! Certain espagnols ont leur sac rempli avec 5 ou 6 ballons de football! La voiture balai ferme la marche. Ouf! Je vais pouvoir respirer.

La pluie commence à tomber. La foule s'éparpille. Je suis le gros de la troupe en espérant qu'il va me mener à l'endroit où l'on brûle la sardine et où se produit le feu d'artifice prévu à 1h15. Arrivée au bord du Rio Segura je prends la direction de la mairie, dans les environs de laquelle doit se dérouler la cérémonie. J'arrive finalement en avance, mais en retard par rapport au feu d'artifice qui a déjà commencé, sans doute à cause de la pluie. Le spectacle est superbe. Les vieux bâtiments du quartier prennent toute leur majesté à la lumières des explosions colorées qui se reflètent dans la rivière, au centre de laquelle nage la fameuse sardine de la ville de Murcie. Quelques mètres plus loin un gigantesque bûcher se consume au beau milieu d'un carrefour. Je m'approche, les restes d'une sardine géante finissent de brûler. Quelques minutes plus tard une paire de Bomberos éteindront le feu à coup de lance à incendie pour qu'alors je puisse rentrer tranquillement chez moi en ayant gagné non seulement un sac rempli de cadeaux mais aussi une tête remplie de super souvenirs.

samedi 21 mars 2009

Vacances de février

Deux mois sans article! On ne peux pas dire que je suis très régulière, mais la grande série d'articles qui va suivre compensera largement cet affreux manquement à mes obligations. Le mois de Février a été trop chargé en évènement et en préparations pour trouver le temps de poster quoi que ce soit sur le blog. Et oui, pendant trois semaines j'ai joué au guide touristique de la Murcie et de ses alentours (visite des parents et des copines oblige). Et pour tout vous avouer ce fût bien sympathique! J'ai ramené de ces charmantes sorties quelques photos pour partager avec vous tous les beaux endroits visités et pour vous montrer le beau soleil auquel nous avons eu droit.
Jeudi c'était la San José, jour férié en Espagne (Fête des pères aussi!), ce qui m'a permis de vous concocter quelques petits reportages photo. Voici un avant goût, en attendant les articles plus détaillés sur chaque destination! Le but du jeu est de trouver le nom du lieu représenté par chaque photo. Si vous cliquez sur le numéro de la photo, vous serez redirigé vers l'article correspondant et donc vers la solution (Quand celle-ci sera publiée). Vous pouvez laisser vos réponses en postant un commentaire.

J'ai rajouté quelques indices pour ceux qui n'ont pas eu la chance de passer leurs vacances de février en Espagne:














Photo1: Non, non, pas une Oasis au Maroc, cherchez encore!














Photo2: Rio de Janeiro? Non, c'est au Brésil, pas en Espagne!














Photo3: Un port en Normandie! Bon d'accord, il ne faisait pas très beau mais quand même!














Photo4: Un champs d'arbres fruitier en Provence? Vous êtes pas loin!














Photo5: Le théâtre antique d'Orange? Non, celui d'Orange possède encore son mur de scène.














Photo6: Carcassone de nuit? Un patrimoine mondial, effectivement, mais pas celui-là!














Photo7: La baie du Mont Saint Michel, à la tombée du jour? Il y en a qui n'ont pas remarqué le petit palmier au fond!














Photo8: Une église dans un quartier de Mexico? C'est vrai on pourrait confondre.














Photo9: Un des fameux châteaux de la Loire! Hum, à 1000km près vous y êtes.

mercredi 28 janvier 2009

L'examen Inicial 2

Et oui, le semestre est fini et il fallait bien, comme tout étudiant qui se respecte passer l'examen de fin de cursus. Hier, je suis donc allée à l'université comme tous les mardis soirs mais cette fois-ci pour passer mon examen d'espagnol niveau Inicial 2. Ne vous inquiétez pas, il n'y a pas eu de problème de questions manquantes et tout s'est très bien déroulé. Mes camarades et moi nous sommes assis dans une petite salle. Maria-José nous a donné les sujets et nous a expliqué le déroulement de l'épreuve. Elle a ensuite allumé son magnétophone pour nous faire écouter trois fois la partie compréhension orale, qui ma fois m'a parue largement faisable puis nous a laissés sagement compléter la partie compréhension écrite, grammaire et vocabulaire puis finir par l'expression écrite. Je pense que mon texte méritera incontestablement le prochain prix Nobel de littérature. D'ailleurs, je ne le reproduirai pas ici afin de me protéger du plagiat et pour conserver mes droits d'auteur. Par contre je peux vous faire part du sujet:
"Escribe una carta a un amigo de tu país contándole cómo vives aquí en Murcia. Sugerencias: puedes hablar de tu casa, de la universidad, de la gente que has conocido, de las costumbres, del clima, de la comida, de los horarios, de los precios, etc."

Je traduis "Écris une carte à un ami de ton pays lui racontant comment tu vis ici à Murcia. Suggestions: Tu peux parler de ta maison, de l'université, des gens que tu as connus, des coutumes, du climat, de la nourriture, des horaires, des prix, etc."

Donc, comme vous pouvez le constater, un sujet hautement philosophique pour lequel je me suis posée pas mal de questions existentielles comme " A qui vais-je écrire cette carte? ", "Ecrit-on Hola ou Ola?" (du coup j'ai opté pour ne mettre aucun des deux), et autres problèmes orthographiques en tout genre.
Pour ceux qui me connaissent bien, vous vous doutez que j'ai terminé l'épreuve la dernière ayant profité pleinement des deux heures qui m'étaient offertes (c'est mon côté perfectionniste qui veut ça) alors que certains sont sortis au bout d'une heure!
La dernière personne à être partie avant moi est Ernesto. Ernesto c'est un des Italiens du cours (ils sont deux en fait, lui et Chiara, une sympathique étudiante en médecine).
Mais pourquoi je vous parle d'Ernesto? Parce que vers la fin de l'épreuve, alors qu'il ne restait plus que nous deux dans la salle et que notre professeure sortait prendre l'air une minute, Ernesto m'interpellait en disant:
«Marlène, la veintitrés? Es tan...que o tan...como?».
Vite je tourne les pages à la recherche de la question 23, tout en me demandant pourquoi il me demande ça alors qu'il sait très bien que je suis la plus nulle de la classe et que lui il est très bon!
Je regarde ma réponse:
«tan..que, pero no sé si esta bien! En francés es "que" no sé en español!».
Oui, moi quand je sais pas je mets la réponse qui est la plus proche du français! L'avenir me montrera que ce n'est pas forcément le meilleur choix!
Je vois Ernesto réfléchir et il me dit que finalement il va mettre tan...como! Ça valait bien la peine de me demander si c'était pour mettre l'autre réponse! Je vous jure ces Italiens! En fait sachant que j'étais nulle, il a du se dire: Je lui demande et je mets l'inverse de ce qu'elle a mis! Pas con non plus comme technique!
Sur ce Maria-José revient et je reprends ma dissertation décrivant mon appartement et autres faits complètement inintéressants de ma vie à Murcie. Ben, oui parce que pour décrire les faits intéressants il faut avoir un certain vocabulaire et pour l'instant le mien se résume aux parties de la maison, aux fruits, aux légumes et aux parties du corps humain. Allez raconter des trucs intéressants sur une carte postale avec ça! Sacré défi!
Quelques minutes passent puis Ernesto se lève et remet sa copie à Maria-José tout en lui montrant la page où se trouve la question 23 et lui demande:
«Esta bien o esta mal?
–Esta bien»
Alors il me regarde, grand sourire:
«Esta bien!»
Puis il s'en va faisant de moi l'ultime élève à plancher sur l'examen. Je termine, non sans mal, tentant désespérément d'aligner des mots en espagnol afin de réunir les 15 lignes exigées dans le sujet. Je termine par un magnifique "Hasta luego" et ma belle signature, tout en me disant que pour rien au monde je n'enverrais une telle carte à un ami si je veux qu'il reste mon ami!
Mais avant de rendre ma copie, mes yeux se posent sur la fameuse question 23. Que faire? Ma position de professeur et mon devoir d'intégrité m'obligeraient à ne point changer ma réponse. Mais en même temps ce serait rejeter l'aide apportée, de façon si originale, par un bel Italien. Quel choix cornélien! Un instant d'hésitation, puis mon stylo barre proprement la réponse a) et entoure sûrement la réponse b). Ma copie est posée sur celles de mes camarades et je quitte la salle libérant ainsi ma surveillante attitrée.

En attendant les résultats qui tombent demain, jeudi, je n'ai qu'une chose à dire:
Muchas gracias Ernesto!

vendredi 16 janvier 2009

Kiss FM

Oui, le titre sonne plus anglais qu'espagnol et pourtant voilà une radio très écoutée à Murcia (du moins par l'expérience que j'en ai). Plusieurs fois, je suis rentrée dans des magasins où l'on pouvait l'entendre en fond. Même au marché de noël une artisane l'avait branchée dans sa petite cahute. Pour ma part, je l'ai découverte par hasard au début de mon séjour alors que je cherchais désespérément une radio qui aurait la gentillesse de bien vouloir passer aussi des chansons anglo-saxonnes. En zappant sur les ondes je suis donc tombée sur:

"Kiiiii iss éFé EMéééééé, Noventa y Nueve punto tres, Murcia, La mejor música te hace sentir bien"!

Musique à mon goût, information toutes les heures et pas de publicité, je dois avouer que depuis mon poste est restée bloquée sur cette station. Mais quel genre de musique rencontre-t-on sur cette radio me direz-vous? Pour vous faire un petit parallèle français, connaissez-vous chérie FM? Et bien Chérie FM, à côté de Kiss FM, on pourrait comparer ça à du Hard Rock! Kiss FM n'est que calme et volupté. C'est un enchaînement de Bryan Adams, Enya, No doubt, The Cranberries, The Cardigans, The Corrs mais aussi version espagnole: Shakira, Alejandro Sanz, Mecano et j'en passe et des meilleures (Par contre pas ou peu de Ricky Martins ou de Gipsy King). Pour vous faire une idée voici un petit aperçu des chansons espagnoles les plus programmées. Je vous laisse apprécier.

Pour les puristes voici les titres et les chanteurs:

  • Cuentame al oido par La oreja de Van Gogh
  • Me equivocaria otra vez par Fito y Fitipaldis
  • Como quieres que te quiera de Rosario Flores (La fille de.. Lola et oui il faut suivre là!)
  • Déjame par Los Secretos
  • Marta Sebas Guille y los demás Oficial par Amaral (Spéciale dédicace aux copains)
  • Sin ti no soy nada de Amaral (Ma préférée)
  • Nada fue un error de Coti, Paulina Rubio y Julieta Venegas
  • Sin miedo a nada de Alex Ubago (Pour la musique que te hace sentir bien c'est un peu loupé!)
  • La escuela de calor de Radio futura (Elle m'a faite marrer celle-là dès que je l'ai entendue!)

mardi 13 janvier 2009

En Huelga

Je vous laisse deviner ce que veut dire "En Huelga"! Et non, la France ne détient pas le monopole de ce genre d'action!

Quelques explications pour ceux qui m'ont posé la question qui s'impose: "Mais pourquoi?"

Je vais tenter de faire court mais tout n'est pas si simple que ça.

Depuis son élection, notre vénéré président de la république et ses non moins vénérés acolytes, se sont empressés de faire passer certaines lois qu'ils ont sans doute jugées absolument primordiales pour la France. Notamment le décret suivant: 2007-1796 du 19 décembre 2007. Sachant que beaucoup d'entre vous ne prendront pas le temps de lire le décret, en voici un court résumé. Ce texte stipule, à tous les employeurs de français détachés à l'étranger, qu'à partir de Janvier 2008 (Oui, oui, 2008, le janvier de l'année dernière donc, pas celui où nous nous trouvons en ce moment) ils devront s'acquitter de la part patronale des retraites de leurs salariés dont l'état se chargeait auparavant (Cette part s'élève à 50% du salaire brut). Normalement tout ceci devrait donc être mis en place depuis l'année dernière mais la plupart des employeurs ne pouvant pas payer cette charge, le gouvernement a décidé de n'appliquer son décret qu'à partir de janvier 2009 (cf. Lettre du premier ministre au Se-Unsa). Et oui, comme d'habitude on sort un décret mais comme on n'a pas réfléchi à s'il était applicable ou non, ben finalement on repousse sa mise en place (Ce serait bien si réfléchir avant de pondre un décret n'était pas une option!).

Dans le cas présent, afin de compenser le manque à gagner, notre employeur a donc le choix entre: Augmenter de façon indécente les frais de scolarité ou bien délocaliser sa fiscalité dans les pays où il possède ses établissements. Bien sûr sa préférence est allée vers le second.

Conclusion: pas de possibilité de cotiser pour la retraite française pour les détachés à l'étranger et autres dégâts collatéraux qu'il serait beaucoup trop long à expliquer. S'ajoute à cela, l'incertitude dans laquelle nous place notre employeur en ne nous donnant pas de détails quand à nos futurs contrats (de droit espagnol donc) pour la rentrée de septembre 2009!

Alors, j'en entends déjà dire: Ben vous y êtes allés à l'étranger, c'est votre choix alors on voit pas pourquoi l'état français aiderait à la cotisation de votre retraite alors que vous avez décidé de partir! Soit, l'argument est recevable si l'on décide de ne plus promouvoir l'enseignement français et la culture française à l'étranger! Admettons donc. Mais alors l'état français va récupérer beaucoup d'argent en économisant sur cette part patronale! Chouette! Il va pouvoir avec cet argent faire plein de supers choses en France, comme aider les étudiants les plus modestes, rénover les facs, aider la recherche, et j'en passe... Que nenni! C'était sans compter sur les grandes promesses faites par notre cher président lors de sa campagne électorale! Et quelles promesses: "la gratuité de la scolarité pour les enfants d’expatriés fréquentant les établissements français à l’étranger". Et oui vous n'y aviez pas pensé à celle-là? Il faut bien la financer cette mesure! Et eux ils ont pas choisi d'y vivre à l'étranger comme nous? Ben si, sauf que eux, pour la plupart, soit ils ont les moyens de les payer les frais de scolarité (et largement encore) soit c'est l'entreprise où ils travaillent qui les paie. Sachez de plus que cette mesure a été mise en place, elle, à la rentrée 2007 (Voir ici)! Avec quel argent pour l'instant? J'ai une idée de réponse: le votre! Et à partir de 2009? Celui des retraites des profs détachés! Résumons la situation, l'état français paie donc des frais de scolarité exorbitants pour des écoles privées, à des familles dont les revenus sont loin d'être modestes ou décharge des entreprises se situant à l'étranger de ce coût. Ah! Sarkozy, lui qui voulait faire revenir en France les riches expatriés à cause de la trop lourde pression fiscale! Ben, ils sont pas prêts à rentrer si en plus maintenant il leur offre les frais de scolarité dans les écoles privées V.I.P. à l'étranger, où leurs enfants ne seront qu'une quinzaine au maximum par classe au lycée! (N'ayez crainte Vanessa Paradis et Jonnhy Depp bénéficient bien sûr de cette aide quand ils vivent à l'étranger).

Pendant ce temps en France, les classes de seconde comptent des effectifs à plus de trente (le double donc) et des étudiants sont obligés de compléter leur maigre bourse en travaillant dans les grandes surfaces le dimanche! Tout a une logique!

Alors oui je fais grève et oui je suis énervée!